La Tannerie Frémaux à Marcq-en-Barœul

Une notice de Nathalie Trentesaux dans la base Mérimée apporte des renseignements pour une construction industrielle qui serait de Gabriel Pagnerre.

La Tannerie Frémaux, située 25 rue Montgolfier et 90 rue Nationale à Marcq-en-Barœul, au lieu-dit " La Chocolaterie ", date de 1882.

Bien évidemment, si un Pagnerre intervient dans l'élaboration des premiers plans et d'un projet de construction en 1882, ce ne pourrait être que Louis Lucien Pagnerre, le père de Gabriel Pagnerre, ce dernier n'étant alors âgé que de 8 ans ! 

L'intervention de Gabriel Pagnerre aurait consisté dans la phase d'agrandissement de cette tannerie.

La notice de la base Mérimée

La maison Frémaux a été fondée en 1858. Plans du projet de construction en 1882 et plan avec écoulement des eaux en 1890 (A.D. Nord M 417 5757). 

La tannerie a été agrandie par la suite. Un plan de 1919 présente l'usine à sa taille maximale (A.D. Nord 10R 5172). Fin d'activité de la tannerie en 1954. Les bâtiments subsistants, agrandis en 1958, abritent les Ets R. Doolaeghe (négoce de métaux, câbles, aciers). La Ste Hachette est installée à l'emplacement des bâtiments disparus.  Expertise du matériel de la tannerie en 1919 : machine à rouler les cuirs, système Nazzoli Fletcher Saint Barthélemy, machine à dérider Turner, Francfort, machine à buter Saichay Allard, Châteaudun, machine à refendre les cuirs G. Lnts, machine à ébourrer Tourin, machine à vapeur Corliss Compound 250 CV, générateur Babcock, générateur Crepelle.



Les Potier architectes

Jules Potier (1872 - 1926)

Proche de Gabriel Pagnerre, il avait son cabinet d'architecture au 23 rue Belle Rade à Malo-les-Bains. Ils construisirent ensemble l'école de Saint-Pol-sur-Mer. De même une habitation au n° 8 de la place Ferdinand Schipman à Dunkerque porte la double signature de Potier et Pagnerre.


Il était marié à Marguerite Henderken.


A noter que de nombreux documents donnent le prénom de Julien au lieu de Jules, sans doute par confusion avec le prénom du fils.

 

Julien Charles Auguste Potier (1907 - 1966)

 

Fils du précédent et lui-même architecte de la ville de Dunkerque, il habita également au 23 rue Belle Rade à Malo-les-Bains. Marié à Raymonde Broux il a eu 3 filles. Il a du partir à Dakar, au Sénégal, en 1940.


L'une des filles s'est mariée avec Michel Faidy qui nous a apporté de nombreux renseignements.



Gabriel Pagnerre s'est associé avec Jules Potier, qui est installé au 21 rue belle Rade à Malo-les-Bains (Dunkerque). La mention Constructions industrielles, avicoles et agricoles apparaît. Cela fait référence à l'élevage avicole du Château du Bois à Oye-Plage dont l'adresse figure également sur l'entête de ce courrier.

Le circuit du samedi 3 juin 2023 à Mons-en-Barœul

 


Les circuits sont manifestement une des propositions qui rencontre le plus d'intérêt, confirmant s'il le fallait que la volonté de Gabriel Pagnerre de construire certes pour le commanditaire mais aussi pour " le plaisir du passant " trouve, comme nous l'évoquions dans la dernière conférence, un écho très favorable.

Parmi les parcours, le n°1 à Mons-en-Barœul, est certainement celui qui permet le mieux d'appréhender l'œuvre de Pagnerre, avec ses deux premiers cabinets d'architecture et une vue globale sur ces constructions. On découvre notamment ses 3 plaques, plus celle conjointe du père et du fils avec les réalisations depuis le début du XXème siècle jusqu'après la première guerre mondiale, les premières HBM... et même des constructions commerciales.

Le samedi 3 juin 2023, de 15h à 17h, ce sont les adhérents de 2 associations, celle des Amis de la Villa Cavrois et celle des Haut de Mons qui ont pu bénéficier gratuitement de cette découverte pilotée par Jacques Desbarbieux. 



Un article d'Alain Cadet paru dans la Voix du Nord du samedi 10 juin 2023

Sous un beau soleil quelques privilégiés ont découvert, ou redécouvert, les maisons Pagnerre du Haut-de-Mons.


Clichés d'Alain Cadet et Jacques Desbarbieux ©

Sous l’impulsion de quelques propriétaires de maisons prestigieuses du début du XXème siècle et de passionnés de l’architecture ancienne, des projets visant à mieux faire connaître le travail de l’architecte (lillois et monsois) sont en gestation, tandis que des circuits culturels et touristiques autour des maisons Pagnerre sont organisés.


Au début du parcours, au fond de l'avenue du Trocadéro, à proximité du Parc Pagnerre, Jacques Desbarbieux informe que c'est l'unique circuit qui permet de voir les 4 plaques de l'architecte, plus une autre très belle au Vert Cottage.

Au début des années 2000, Eugène-Gabriel Pagnerre était un illustre inconnu, sauf pour les propriétaires de vieilles maisons dont la façade comportait une plaque avec le nom de l’architecte. 


Il a fallu un film, un livre, des fascicules, des conférences, des circuits de visite, ici et là, pour que le nom de Pagnerre renvoie à une réalité pour les habitants des communes où l’architecte avait exercé son Art. Pagnerre et ses grandes « bourgeoises » - et même ses réalisations plus modestes - sont devenus une bonne affaire pour les agences immobilières de la métropole. 



Après avoir découvert la maison construite pour la maman de Gabriel Pagnerre, devenue veuve, la visite se poursuit dans l'avenue du Trocadéro, que la municipalité avait souhaité rebaptisée Pagnerre, suite au succès des manifestations de 2005. Jacques Desbarbieux explique devant son ancienne maison qui était l'habitation double du chauffeur et du jardinier de Gabriel Pagnerre, pourquoi il a préféré que soient choisis pour cette hommage le Parc et la salle du Trocadéro, devenus depuis salle et Parc Pagnerre.



Devant le Vert Cottage en compagnie des nouveaux propriétaires, les participants se sont vu remettre gracieusement la brochure éditée sur cette construction, afin de pouvoir apprécier l'œuvre d'art totale avec les vitraux et le mobilier intérieur.



Rue du Général de Gaulle, face aux Villas Saint-Luc et Chèvrefeuille, qui ont failli disparaître, en présence des nouveaux propriétaires, qui nous annoncent quelques belles surprises à venir.



Les Villas Saint-Luc et Chèvrefeuille respectivement aux n° 202 et 200 de la rue du Général de Gaulle, sont deux beaux exemples des réalisations de la période Art nouveau de Gabriel Pagnerre. On y retrouve les tendances géométriques des courants bruxellois et nancéiens (comme chez Horta ou Majorelle), mais aussi un mix, ce qui est une des caractéristiques de l'architecte, avec le courant floral parisien (comme dans les réalisations de Guimard pour les stations du métro).


La Villa Ginko Biloba, possède toujours deux beaux spécimens de cette espèce, plantés à la construction, au début du XXème siècle.


Les maisons dites en miroir (ou symétriques), seule celle de droite, le n° 174 porte la plaque la plus rare dont il n'existe que 4 exemplaires, les 3 autres étant sur des constructions à La Madeleine.

Pour soutenir ce travail de recherche et d’information, on avait même créé une association, « Eugénies » , dont le président fondateur, Jacques Desbarbieux, n’était autre que le conférencier de la visite du jour. Eugénies, s’est auto-dissoute l’an dernier, mais son ancien président reprend du service. 


Un peu plus loin devant la Villa Pax


L’intérêt pour le travail de l’architecte n’a pas disparu. La visite a fait le plein et Jacques Desbarbieux a même dû refuser du monde.  Comme il fallait une structure-support pour organiser le circuit dans la légalité, c’est le groupe « Confitures » de L’Ass’Haut de Mons (l’association des riverains du quartier « du Haut »), largement représentée lors de cette visite par les cadres de son bureau - anciens et nouveaux - qui s’est attelé à la tâche.


En compagnie des propriétaires de la Pépinière rue Henri Poissonnier




Découverte des autres constructions dans l'ancienne rue de La Pépinière


En ce mois de juin 2023, Jacques Desbarbieux accompagné de Cyril de Barbarin, Thierry Sanchez et Benoît Bonaillie, propriétaires de maisons Pagnerre, ont candidaté dans le cadre de l’appel à projets participatifs de la municipalité. Ils proposent un « Parcours de valorisation Gabriel Pagnerre ». ll s’agit de la mise en place de circuits dédiés au travail de Pagnerre, matérialisés par des panneaux explicatifs et des « clous gravés » en face des plus belles réalisations de l’architecte. Ce projet fait partie des 6 finalistes retenus en première lecture. Les Monsois sont invités à voter tout le mois. Résultat, le 30 juin !


L’Histoire de Pagnerre continue à s’écrire et perdurera tant que ses maisons resteront debout. Elles sont très solides !


Voir ce projet ici


© Alain Cadet


D'autres circuits ont été réalisés

et pourront l'être à nouveau


Voir le circuit en bus dans la métropole le 15 juin 2008


Voir les 3 circuits découvertes sur le Grand Boulevard en 2009


Voir d'autres circuits ici



Place Alexandre Dumas

2 Place Alexandre Dumas


Gabriel Pagnerre signe ces plans pour la propriété de Monsieur Asebroucq le 1er août 1923, ceux-ci sont vus et approuvés par la Madame veuve Delinselle le 4 août 1923. PC 1783 1T/1745 (AML)

4-8 Place Alexandre Dumas


Ce projet de construction pour le compte de Madame Duburcq, Place Alexandre Dumas à Lille St Maurice, porte le tampon de Gabriel Pagnerre en date du 16 juillet 1923. PC 1719 1T/1683 (AML)

Angle Place Dumas et 38 rue des Montagnards (devenue Jean Macé)


Ce projet de construction d'une maison d'habitation pour Madame Decareine-Valtemant est dressé par Gabriel Pagnerre le 18 mars 1924. Le permis est déposé pour la construction d'une habitation et d'une fosse septique. PC 2762 1T/2714 (1924-1928).

La rue des Montagnards a conservée cette appellation pour une partie vers Fives, le reste de cette rue porte maintenant les noms de Jean Macé et Louis Braille.

Clichés de Jacques Desbarbieux © 
le 10 novembre 2004 et le 4 novembre 2005











La Maison Atelier du 261 rue du Faubourg de Roubaix


Ce cliché est paru en page 349 de l'ouvrage " Le siècle de l'éclectisme ". La légende n° 338 figurant en page 340 précise qu'il s'agit d'une Maison-atelier situé au 261 rue du Faubourg de Roubaix, faubourg Saint-Maurice, Lille. Gabriel Pagnerre, architecte, circa 1910.


En fait d'après les plans retrouvés aux archives municipales de Lille (AML) cette construction date de 1920, soit dix années plus tard.

Une première demande de permis de construire est déposée en 1919-20 pour la construction d'une habitation et d'un atelier (PC 54 1T/45). Celui-ci sera refusé (AML).

Quelques mois plus tard, en 1920, le permis sera accordé pour la construction d'un immeuble à usage de manufacture de vêtements (PC 115 1T/105)


Cette maison-atelier est visible sur cet autre cliché, à gauche, au niveau du lampadaire. Elle fut détruite lors des travaux de réalisation de la voie rapide, en 1982. Ce bâtiment datait de 1920 et avait servi d'atelier de bonneterie.

Une autre photographie de cette construction figure à la page 115 du livre Gabriel Pagnerre, architecte de notre ville



Située à la limite entre Lille et Mons-en-Barœul cette construction a été le seul atelier parmi ses rares constructions publiques.

Il semble malheureusement que ce sont surtout les constructions publiques qui ont eu à pâtir des démolisseurs. Mais c'est principalement la ville d'Halluin qui a le plus supprimé les témoignages de cet architecte, avec la destruction du dispensaire d'hygiène sociale et l'école Jules Guesde.


Cette construction est en partie visible sur une carte postale de 1925, reproduite ci-dessus et agrandie ci-dessous. On devine sur le trottoir de droite, juste derrière un personnage, une partie de l'arcade de cet atelier de bonneterie.



Un article paru dans La Voix du Nord daté des vendredi 1er et samedi 2 janvier 1982, montre cette maison-atelier en cours de vandalisme avant sa destruction

Plans de cette maison atelier


Sur cet unique plan bleu toute une partie a été effacée. Il s'agit sans doute de la version remaniée de demande de transformation qui date du 19 janvier 1920, suite à un premier refus de permis de construire (AML).


Gabriel Pagnerre dresse, le 19 janvier 1920, les plans pour une transformation de cette propriété de Monsieur Mayette située au 261 rue du Faubourg de Roubaix à Lille




Outre l'aspect géométrique de la façade il faut remarquer le toit plat avec une arrivée de lumière par un lanterneau. 

Le tampon de Gabriel Pagnerre indique " Mons-en-Barœul-les-Lille Téléphone 4 ", car à cette époque juste au retour du premier conflit mondial, il demeure encore au Vert Cottage. L'obtention de son diplôme d'architecte agréé lui permet d'accéder à ce type de réalisation avec la conception d'une partie commerciale.

13 rue du Barbier Maes

 




Gabriel Pagnerre, qui a son cabinet d'architecte à Mons-en-Barœul lorsqu'il fait construire cette maison, fait appel à des artisans de sa ville, comme ici pour les persiennes avec l'entreprise Van Nieuwenhuyse.

33 Avenue Émile Zola à Lille