Gabriel Pagnerre officier du Génie



A la signature de l'armistice en novembre 1918 Gabriel Pagnerre ne regagne pas ses foyers immédiatement. On s'était toujours posé la question de la raison de sa démobilisation qui intervient seulement en janvier 1919. En fait il est affecté à la remise en état des routes en Alsace et va s'occuper d'un chantier, en tant qu'officier du génie, entre Masevaux et Bourback le Haut. Il dépend du service des routes de la VIIe Armée, et intervient dans le secteur du capitaine Leblanc. Cette voie est connue sous le nom de route Joffre. 

Le document ci-dessus était épinglé avec une bande papier millimétré représentant les coupes de terrain dessinées de la main de Gabriel Pagnerre. Nous en avons mis quelques extraits ci-dessous.




Ci-dessous la route Joffre




Le café Le Pretexte


Gabriel Pagnerre a réalisé un estaminet à Villeneuve d'Ascq. Il se situe à l'angle de la rue Jules Boucly et de la place Foch, connue aussi sous le nom de place de l'église à Flers. Une série de maisons, dues au même architecte, le prolonge de part et d'autre.



Les maisons ouvrières de Flers

Si Gabriel Pagnerre peut apparaître, tout au moins jusqu'à la veille de la première guerre mondiale comme l'architecte des classes aisées, on s'aperçoit grâce à certains documents qu'il n'en était rien. Et que déjà il s'intéressait à des constructions pour la classe ouvrière. Les plans ci-dessous en sont l'illustration. De même à son retour de Verdun, en 1919, il poursuivra dans cette voie, donc bien avant l'apparition des réalisations de la Loi Loucheur et des HBM (Habitation à Bon Marché) ancêtres de nos HLM. Nous le retrouvons donc précurseur une fois de plus.



Le projet prévoit 9 pavillons pour 18 familles, car chaque pavillon est double. On est frappé par l'inclusion d'un estaminet dans les plans. Il faut se positionner dans l'époque et comprendre le rôle social important de ce genre d'établissement. Lieu de réunion et de rassemblement pour les syndicats ouvriers.


La lettre qui accompagne ces plans apportent des informations essentielles. Elle est datée du 31 mai 1913. Il s'agit de construire sur le terrain du bureau de bienfaisance, ou avec une variante d'une superficie plus grande. Chaque pavillon jumelé reviendrait à 8 000 francs et Pagnerre ajoute de sa main soit 4 000 frs par maison. L'entête en rouge précise bien qu'il est maintenant architecte agréé. Pagnerre apporte au dos la mention : Projet maisons ouvrières.