62 rue de la gare à Croix




La porte d'entrée du n° 62 rue de la gare à Croix possède des vitres avec des petits bois sur une base triple. On remarque également d'autres signes francs-maçonniques avec les 3 bandes de briques rouges soulignées par les briques vernissées blanches, ou les triple pompons triangulaires. 

La construction qui date du début du XXème siècle est typique des réalisations de Gabriel Pagnerre à cette époque. On sent encore l'influence paternelle avec les soubassements massifs. La maison porte la deuxième plaque de l'architecte utilisée avant le première guerre mondiale avec l'ordre normal des prénoms Gab. Pagnerre et la mention des 2 villes Mons-en-Barœul et Lille.



Une mosaïque orne la façade du n° 62 rue de la gare à Croix. Les dessins géométriques se mêlent aux motifs végétaux. Dans le courant de l'art déco, qui a succédé à l'art nouveau, il existe deux orientations. L'art déco floral, plutôt parisien comme chez Guimard avec ces célèbres bouches de métro et l'art déco géométrique que l'on retrouve à Bruxelles (chez Horta par exemple) ou à Nancy (villa Majorelle). Avec son habituel esprit novateur Gabriel Pagnerre s'est rapidement inspiré de ces deux courants en les combinant.


On retrouve dans les vitraux les thèmes floraux (feuillage, bouton floral, tiges) et géométriques (cercle, triangle).












Cliché de Jacques Desbarbieux, le mardi 29 novembre 2022, lors du circuit de repérage préparatoire à la visite " Le printemps de l'Art déco à Croix " programmé pour le dimanche 21 mai 2023 en matinée


La Villa Chèvrefeuille

Cette villa qui est la voisine de la Villa Saint Luc, tire son appellation des céramiques florales présentes sur la façade. Il y a des chèvrefeuilles et des nénuphars.

L'apparition d'éléments floraux est intéressante sur cette construction Art nouveau. Gabriel Pagnerre plutôt adepte de la branche bruxelloise de Victor Horta et nancéienne de Louis Majorelle purement géométrique apporte ici une touche florale comme sur les réalisations parisiennes d'Hector Guimard. En fait c'est toute l'originalité de cet architecte qui tout au long de sa carrière sera toujours en recherche, on peut presque ici parler de symbiose architecturale.


Une symbiose entre l'Art nouveau géométrique et l'Art nouveau floral


Le chèvrefeuille se retrouve sur la partie droite de la construction


Une frise de chèvrefeuille au dessus de la porte d'entrée, composée de 9 carreaux


Les carreaux de céramique représentant des nénuphars sont regroupés au niveau du bow-window. Malheureusement deux ensembles de 3 carreaux présents sur les côtés de celui-ci ont disparus, seul subsiste le central.


D'autres constructions de Gabriel Pagnerre comporte cette dualité géométrique et florale. A La Madeleine, on trouve " Les Nénuphars " au 29 rue Jean Bart et " Les Iris " au 26 rue Faidherbe.

Les vitraux

Clichés de Jacques Desbarbieux ©


Les vitraux de la porte d'entrée de la Villa Chèvrefeuille, au n° 200 de la rue du Général de Gaulle à Mons-en-Barœul, vus par transparence. On retrouve comme pour la Villa Saint-Luc, sa voisine, un mélange des styles géométriques et floral, voire même du floral géométrique.



Différents gros plans sur des vitraux de la Villa Chèvrefeuille.





La maison de Paul Lallemand

 





Villas symétriques

 


Contiguës à la Villa Ginko Biloba, ces deux villas aux numéros 174 et 176 de la rue du Général de Gaulle, dites symétriques, sont une des deux seules constructions en miroir de l'architecte Gabriel Pagnerre. 

Il existe une autre double construction, non loin là, rue Poissonnier à Mons-en-Barœul, ainsi qu'un unique exemple avec des maisons en résonance, mais non jointives, place Alexandre Dumas à Lille.

Plus tard en 1929, sur le grand Boulevard, une réalisation originale, la maison isotherme, portera même le nom de Villas jumelées. 

On sait que Gabriel Pagnerre, réfutant l'uniformité, source de monotonie, adorait décliner ses réalisations de façon différente, en jouant sur de nombreux détails et particularités. 

Avec la couleur il ajoute une présence empreinte de gaité à cette rue principale de Mons-en-Barœul. La rue du Faubourg de Roubaix est à l'époque très recherchée par la bourgeoisie lilloise qui désire s'installer au bon air.

Gabriel Pagnerre qui adore ce quartier, puisqu'il y aura ses deux premiers cabinets d'architecture, construit pour une clientèle soucieuse de beauté, de bien être et de confort. 

Cette période d'avant guerre est très riche en production, puisqu'il aura jusqu'à 7 collaborateurs. 


Ces constructions du début du XXème siècle correspondent à la période art nouveau géométrique de l'architecte. Il utilise de la brique vernissée colorée pour rehausser la brique jaune typique des réalisations du littoral et de la flandre, qu'il mélange à des rangées de briques rouges.

La découpe des petits bois dans les différentes ouvertures ajoute à l'aspect global très géométrique appuyé par les élancements des côtés et les arcades des grandes fenêtres.

La construction en retrait, donne plus de relief à la façade, tout en permettant l'installation de jardinets. 

Comme dans d'autres réalisations de la même époque, on retrouve également la volonté de faire disparaître au maximum la toiture. Une tendance qui se magnifiera plus tard à partir de 1928, dans la période moderniste de l'architecte avec le recours aux formes cubiques.


Une des deux maisons, celle au n° 174, possède la première plaque de l'architecte. Parmi les 4 plaques connues de ce type, c'est la seule existante à Mons-en-Barœul, les 3 autres sont à la Madeleine.

Cette plaque en céramique résonne avec un cabochon du même matériau, en forme de fleur, au dessus de la porte d'entrée.

Si l'art nouveau de Gabriel Pagnerre est essentiellement d'inspiration géométrique, comme les réalisations bruxelloises d'Horta et les nancéiennes de Majorelle, on retrouve parfois quelques rares éléments floraux plutôt en adéquation avec les créations parisiennes proches de Guimard.

Par exemple, dans cette même rue la Villa Chèvrefeuille possède de motifs floraux à l'origine de son appelation.

Villa Pax

 


La Villa Pax située au n° 166 de la rue du Général de Gaulle à Mons-en-Barœul est typique des constructions de Gabriel Pagnerre dans sa période Art nouveau.

Bâtie en retrait avec un jardinet, elle possède des superbes éléments géométriques et une mosaïque où figure le nom " Villa Pax ".


Au premier étage, la fenêtre en arc de cercle typique des constructions géométriques bruxelloises ou nancéiennes.


Les ferronneries de la grille de la façade et du balcon à l'étage reprennent des formes géométriques avec des éléments à base triple. La création d'un garage est secondaire.
 


La porte d'entrée possède également une ferronnerie ouvragée de formes géométriques.


L'appellation " Villa Pax " très symbolique, pour Gabriel Pagnerre le pacifiste, dans cette période d'avant guerre. On sait que lors de l'inauguration de la Maison du Peuple à Halluin, conçue par l'architecte, des appels à la paix seront lancés moins d'une semaine avant le début du premier conflit mondial !


La plaque de l'architecte se trouve sur le linteau à la base du balcon. Il s'agit de la deuxième plaque, où figure l'inscription Gabriel Pagnerre, architecte, Mons-en-Barœul, utilisée au tout début du XXème siècle.