Le père des " Belles Monsoises "

 


Eugène-Gabriel Pagnerre, le père des « Belles Monsoises »  


Un article d'Alain Cadet dans la Voix du Nord le mardi 23 mars 2021, édition de Mons-en-Barœul

 

En illustrations : La villa Saint-Luc, l’une des réalisations de l’architecte et une photo de l'architecte Eugène Gabriel Pagnerre en 1923.


Inconnu au début des années 2000, Eugène-Gabriel Pagnerre est revenu dans l’actualité ces dernières années grâce au travail de l’Association historique de Mons, relayé ensuite par l’association Eugénies. Désormais, l’architecte qui a grandement participé à constituer le paysage urbain est connu de tous. 


Le travail de Gabriel Pagnerre a marqué de manière indélébile les rues du vieux bourg historique. 


Eugène-Gabriel Pagnerre naît en 1874, à Petite-Synthe. Son père est entrepreneur dans le domaine du bâtiment et fonde un cabinet d’architecture-construction dans la métropole lilloise. Le jeune Gabriel s’initie au métier dans l’entreprise familiale. Mons-en-Barœul connaît en ce début de siècle un véritable « boom » de la construction. C’est une commune rurale d’à peine 4 000 habitants qui regorge de terrains à bâtir. Elle constitue le lieu idéal pour cette entreprise spécialisée dans la construction des « Belles Bourgeoises ».


En 1905, Gabriel Pagnerre installe, au 255, route de Roubaix (actuellement, rue du Général-de-Gaulle) son cabinet d’architecte et son domicile. L’endroit est en plein cœur des futurs chantiers. L’entreprise connaît un grand succès. De nombreuses maisons Pagnerre vont y être érigées et, aujourd’hui encore, font la fierté des habitants du quartier. Ces maisons du début de siècle sont inspirées des Dunkerquoises du bord de mer. En 1912, l’architecte déménage son cabinet au « Vert Cottage », rue du Quesnelet, dont il a dessiné les plans.


Un précurseur des habitats à bon marché


La Première Guerre mondiale va donner un coup d’arrêt à cette « success story ». Bien que trop vieux pour être mobilisé, l’architecte va s’engager et passer quatre ans de sa vie dans les tranchées du front de l’est. À son retour, d’autres ont pris sa place… L’architecte doit se réinventer. Il va travailler sur des opérations plus modestes comme celle de la rue Pasteur où, dans le milieu des années 1920, il entreprend, bien avant que la loi Loucheur ne soit promulguée, un programme de construction de maisons économiques. De dimensions plus modestes, elles sont pourtant toutes réalisées avec soin avec, à chaque fois, un visuel différent de la façade. Aujourd’hui, elles sont très prisées de leurs propriétaires comme de leurs éventuels acquéreurs. Le travail de Gabriel Pagnerre a marqué de manière indélébile les rues du vieux bourg historique. A. C. (CLP)


Pour aller plus loin : pagnerre.blogspot.com