Sous un beau soleil quelques privilégiés ont découvert, ou redécouvert, les maisons Pagnerre du Haut-de-Mons.
Clichés d'Alain Cadet et Jacques Desbarbieux ©
Sous l’impulsion de quelques propriétaires de maisons prestigieuses du début du XXème siècle et de passionnés de l’architecture ancienne, des projets visant à mieux faire connaître le travail de l’architecte (lillois et monsois) sont en gestation, tandis que des circuits culturels et touristiques autour des maisons Pagnerre sont organisés.
Au début du parcours, au fond de l'avenue du Trocadéro, à proximité du Parc Pagnerre, Jacques Desbarbieux informe que c'est l'unique circuit qui permet de voir les 4 plaques de l'architecte, plus une autre très belle au Vert Cottage.
Au début des années 2000, Eugène-Gabriel Pagnerre était un illustre inconnu, sauf pour les propriétaires de vieilles maisons dont la façade comportait une plaque avec le nom de l’architecte.
Il a fallu un film, un livre, des fascicules, des conférences, des circuits de visite, ici et là, pour que le nom de Pagnerre renvoie à une réalité pour les habitants des communes où l’architecte avait exercé son Art. Pagnerre et ses grandes « bourgeoises » - et même ses réalisations plus modestes - sont devenus une bonne affaire pour les agences immobilières de la métropole.

Après avoir découvert la maison construite pour la maman de Gabriel Pagnerre, devenue veuve, la visite se poursuit dans l'avenue du Trocadéro, que la municipalité avait souhaité rebaptisée Pagnerre, suite au succès des manifestations de 2005. Jacques Desbarbieux explique devant son ancienne maison qui était l'habitation double du chauffeur et du jardinier de Gabriel Pagnerre, pourquoi il a préféré que soient choisis pour cette hommage le Parc et la salle du Trocadéro, devenus depuis salle et Parc Pagnerre.
Devant le Vert Cottage en compagnie des nouveaux propriétaires, les participants se sont vu remettre gracieusement la brochure éditée sur cette construction, afin de pouvoir apprécier l'œuvre d'art totale avec les vitraux et le mobilier intérieur.

Rue du Général de Gaulle, face aux Villas Saint-Luc et Chèvrefeuille, qui ont failli disparaître, en présence des nouveaux propriétaires, qui nous annoncent quelques belles surprises à venir.
Les Villas Saint-Luc et Chèvrefeuille respectivement aux n° 202 et 200 de la rue du Général de Gaulle, sont deux beaux exemples des réalisations de la période Art nouveau de Gabriel Pagnerre. On y retrouve les tendances géométriques des courants bruxellois et nancéiens (comme chez Horta ou Majorelle), mais aussi un mix, ce qui est une des caractéristiques de l'architecte, avec le courant floral parisien (comme dans les réalisations de Guimard pour les stations du métro).
La Villa Ginko Biloba, possède toujours deux beaux spécimens de cette espèce, plantés à la construction, au début du XXème siècle.
Les maisons dites en miroir (ou symétriques), seule celle de droite, le n° 174 porte la plaque la plus rare dont il n'existe que 4 exemplaires, les 3 autres étant sur des constructions à La Madeleine.
Pour soutenir ce travail de recherche et d’information, on avait même créé une association, « Eugénies » , dont le président fondateur, Jacques Desbarbieux, n’était autre que le conférencier de la visite du jour. Eugénies, s’est auto-dissoute l’an dernier, mais son ancien président reprend du service.
Un peu plus loin devant la Villa Pax
L’intérêt pour le travail de l’architecte n’a pas disparu. La visite a fait le plein et Jacques Desbarbieux a même dû refuser du monde. Comme il fallait une structure-support pour organiser le circuit dans la légalité, c’est le groupe « Confitures » de L’Ass’Haut de Mons (l’association des riverains du quartier « du Haut »), largement représentée lors de cette visite par les cadres de son bureau - anciens et nouveaux - qui s’est attelé à la tâche.
En compagnie des propriétaires de la Pépinière rue Henri Poissonnier
Découverte des autres constructions dans l'ancienne rue de La Pépinière
En ce mois de juin 2023, Jacques Desbarbieux accompagné de Cyril de Barbarin, Thierry Sanchez et Benoît Bonaillie, propriétaires de maisons Pagnerre, ont candidaté dans le cadre de l’appel à projets participatifs de la municipalité. Ils proposent un « Parcours de valorisation Gabriel Pagnerre ». ll s’agit de la mise en place de circuits dédiés au travail de Pagnerre, matérialisés par des panneaux explicatifs et des « clous gravés » en face des plus belles réalisations de l’architecte. Ce projet fait partie des 6 finalistes retenus en première lecture. Les Monsois sont invités à voter tout le mois. Résultat, le 30 juin !
L’Histoire de Pagnerre continue à s’écrire et perdurera tant que ses maisons resteront debout. Elles sont très solides !
Voir ce projet ici
© Alain Cadet
D'autres circuits ont été réalisés
et pourront l'être à nouveau
Voir le circuit en bus dans la métropole le 15 juin 2008
Voir les 3 circuits découvertes sur le Grand Boulevard en 2009
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