Inauguration du parcours Gabriel Pagnerre à Mons-en-Barœul

La veille des Journées Européennes du Patrimoine, le vendredi 19 septembre 2025, la ville de Mons-en-Barœul a inauguré un parcours pédestre dédié à l'œuvre de l'architecte monsois Gabriel Eugène Pagnerre (1874-1939). 

Lauréat du Budget participatif 2024, ce projet, porté avec passion par des habitants, et notamment par Benoît Bonnaillie et Thomas Sanchez, permet de (re)découvrir le patrimoine architectural à travers le regard et les réalisations de cet architecte hors-norme qui a durablement marqué cette ville.

Gabriel Pagnerre fut un architecte prolifique et novateur, dont le style a évolué au fil des époques, embrassant l'Art nouveau, l'Art déco, puis le Modernisme. Ses constructions à Mons-en-Barœul, où il installa ses deux premiers cabinets, témoignent d'une recherche constante d'esthétisme et de fonctionnalité, mêlant les inspirations régionalistes et les innovations techniques. 


De la remarquable Villa Saint-Luc au Vert Cottage, en passant par de nombreuses maisons individuelles et ensembles sis rue du Général de Gaulle, rue Pasteur ou encore rue Désiré Courcot. Pagnerre a su imprimer sa marque distinctive, caractérisée par des jeux de volumes, l'utilisation de matériaux variés comme la brique vernissée et la céramique, ainsi qu’un sens aigu du détail ornemental. Ce parcours vous offre une occasion unique de porter un nouveau regard sur ces trésors architecturaux plus ou moins méconnus qui jalonnent nos rues.


Inauguration du Parcours


Pour l'inauguration de ce parcours en présence de Monsieur le Maire, des élus et des porteurs du projet pour une première découverte, le rendez-vous avait été fixé à l’angle de la rue du Général de Gaulle et de la rue Poissonnier le vendredi 19 septembre 2025 à 18h30.


Voir le parcours Gabriel Pagnerre à Mons-en-Barœul



La signalétique à l'entrée de la rue Pasteur


Le panneau en haut de la rue du Quesnelet


La face opposée du panneau en haut de la rue du Quesnelet


À l'angle de la rue du Général de Gaulle et de la rue Henri Poissonnier


Rue du Général de Gaulle


En haut de la rue Henri Poissonnier


Au niveau du parking à l'entrée de la rue Franklin



Au début de la rue Courcot


Un des clous fixés dans le trottoir face aux constructions signalées


Le parcours est fléché

L'inauguration du 19 septembre 2025


Le discours de Rudy Elegeest







L'intervention de Benoît Bonnaillie


L'intervention de Thomas Sanchez



La plaque dévoilée







Quelques jours avant l'inauguration du parcours Pagnerre cet article est paru dans l'édition de Villeneuve d'Ascq de la Voix du Nord.

Journées du patrimoine  

  

Tout savoir sur Gabriel Pagnerre, l’architecte de la Belle Époque qui a marqué Lille et le Nord de la France  

 

À Mons-en-Barœul, la Villa Saint-Luc est un bijou aux influences Belle Époque et Art nouveau qui met en avant les lignes courbes. Elle sera ouverte au public ce week-end et celui des 18 et 19 octobre.

 

Si vous ne connaissez pas l’architecte Gabriel Pagnerre à qui on doit pourtant plus de 400 maisons dans la métropole lilloise et jusque sur le littoral, c’est normal ! À Mons-en-Barœul, un collectif d’habitants se bat pour faire réhabiliter ce génie méconnu qui a eu une longueur d’avance sur son temps.    

    

1. Un architecte prolifique dans la métropole lilloise

 

Si Gabriel Pagnerre est né dans le Dunkerquois, c’est dans la métropole lilloise, où on lui doit près de 400 réalisations, qu’il se fait un nom à la fin du XIX e siècle. On trouve ses réalisations notamment à Mons-en-Barœul mais aussi dans toute la métropole lilloise, d’Armentières à Tourcoing et de Lambersart à Croix, où il croise Robert Mallet-Stevens (Villa Cavrois).


Il conçoit aussi plusieurs bâtiments publics, comme une école, un dispensaire et une Maison du Peuple à Halluin, des Bains douches publics à Villeneuve-d’Ascq, deux maisons-ateliers à Lille et Mons, trois cinémas (Le Mondial à Lille-Wazemmes, les Variétés à Fives et le Familia à Croix), sans oublier la Tannerie Frémaux à La Madeleine.

 

2. Pourquoi Mons-en-Barœul comme fief ?


Gabriel Pagnerre débute dans l’entreprise de bâtiment de son père à La Madeleine. Mais très vite, c’est à Mons-en-Barœul qu’il décide de s’implanter. Cette commune rurale qui compte 4 000 âmes connaît alors un boom de la construction! Il ouvre son premier cabinet au cœur des chantiers, dans la future rue du Général-de-Gaulle, avant de déménager rue du Quesnelet au Vert Cottage, dont il a dessiné les plans. Rien qu’à Mons-en-Barœul, on lui doit plus de 80 maisons.

 

3. Un architecte rouge et avant-gardiste


Malgré son importance dans l’histoire de l’architecture du Nord au début du XXe siècle, Gabriel Pagnerre était tombé dans l’oubli. Ce qui n’est pas sans lien avec sa personnalité atypique et ses engagements.


À ses débuts, Gabriel Pagnerre répond à la demande de la clientèle bourgeoise catholique. Mais lors de la Première Guerre mondiale, alors qu’il n’est pas mobilisable, il part combattre quatre ans dans les tranchées du front de l’Est, où il découvre les théories marxistes. À son retour, Gabriel Pagnerre se lance, dix ans avant la loi Loucheur de 1928 sur l’habitat social, dans la conception de maisons économiques. Utilisant des matériaux innovants (béton armé, parpaings en mâchefer, pavés en verre), il multiplie les programmes comme dans la rue Pasteur à Mons ou le quartier du Plouich à Marcq-en-Barœul.


Gabriel Pagnerre sera aussi écologiste avant l’heure, créant à Oye-Plage, sur le littoral, un élevage avicole !

 

4. Un air de famille avec les villas malouines !


Les belles bourgeoises monsoises de Gabriel Pagnerre ont un air de famille avec les villas balnéaires de Malo-les-Bains et ça n’est pas un hasard...


À Malo-les-Bains, la Villa Quo Vadis ressemble, avec ses lignes courbes, à la Villa Saint-Luc de Mons. On la doit à l’architecte Jules Potier... qui était un proche de Gabriel Pagnerre. Ensemble, ils construiront l’école de Saint-Pol-sur-Mer. Car Gabriel Pagnerre est né en 1897 dans le Dunkerquois (à Petite-Synthe) où il reviendra semer plusieurs dizaines de constructions à Malo et Coudekerque-Branche.

 

Un « parcours Pagnerre » inauguré   ce vendredi 


À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, un parcours pédestre dédié à l’architecte Gabriel Pagnerre sera inauguré vendredi 19 septembre à 18 h 30. Gabriel Pagnerre est revenu dans l’actualité ces dernières années grâce au travail de l’Association historique de Mons, relayé depuis deux ans par un collectif d’habitants bien décidés à lui rendre hommage. Son projet de parcours pédestre a été lauréat du budget participatif de la commune en 2024. Il permet aujourd’hui de redécouvrir des trésors d’architecture méconnu.

 

Visite privée à la Villa Saint-Luc à Mons-en-Barœul 

 

À l’intérieur : l’enfilade du salon et de la salle à manger donne sur un jardin luxuriant.

 

Signe particulier : Avec sa silhouette élancée et son balcon bleu, la Villa Saint-Luc (202 rue du général de Gaulle), attire l’œil. Ce bleu éclatant, c’est sa couleur d’origine en 1909, retrouvée grâce à ses nouveaux propriétaires.


Son style : En recul par rapport à la rue, cette maison bourgeoise affiche des influences Belle Époque et Art nouveau – qui met en avant les lignes courbes. Vitraux, céramiques et briques vernissées apportent des touches colorées.


À l’intérieur : L’enfilade du salon et de la salle à manger donne sur un jardin luxuriant. Au rez-de-chaussée, grâce aux délicates interventions des nouveaux propriétaires, le parquet d’origine en pitchpin (pin jaune d’Amérique du Nord) répond à nouveau aux vitraux colorés.


Bonus : On peut admirer des éléments d’époque (luminaires en verre, poignées de portes) mais aussi des archives personnelles de Gabriel Pagnerre : des portraits, une paire de lunettes et une maquette de la Villa Saint-Luc.


Visites : Après deux ans de rénovation, la Villa Saint-Luc ouvre ses portes au public. C’est déjà complet ce week-end pour les Journées européennes du patrimoine. Mais vous aurez une deuxième chance les samedi 18 et dimanche 19 octobre 2025, où les Journées nationales de l’architecture coïncident avec la Saint-Luc ! Visite de 45 minutes à 9 h 30, 10 h 45 et 12 heures.


Gratuite, sur réservation. Le samedi soir, concert intimiste « Florilège amoureux d’un castrat » à la Villa Saint-Luc. Ouverture de la billetterie le mercredi 1er octobre à 8 heures : www.chapellesandco.com

Pour suivre la rénovation de la Villa Saint-Luc : Facebook villasaintlucmonsenbaroeul et Instagram villasaintlucmonsenbaroeul

 

« On a découvert Gabriel Pagnerre grâce à une annonce sur Le Bon Coin ! » 

 

Depuis deux ans, Thomas Sanchez et Benoît Bonnaillie rénovent la Villa Saint-Luc sur laquelle ils veillent désormais. Photo Pascal Bonnière

 

Connaissiez-vous Gabriel Pagnerre avant d’acheter cette maison ?

 

On a trouvé notre maison il y a deux ans sur Le Bon Coin et le nom de Gabriel Pagnerre était mentionné dans l’annonce comme un argument de vente. C’était la première fois qu’on en entendait parler alors qu’il a été prolifique à Mons et dans toute la région !


Qu’est-ce qui vous a convaincu d’acheter la Villa Saint-Luc ?


Il a fallu se projeter, parce que la maison, construite en 1909, n’était pas dans l’état actuel ! Mais on a de la chance : nous sommes les 4 es propriétaires de cette maison et ceux qui nous ont précédés ont vécu quarante ans ici en conservant le maximum d’éléments : cheminées, fresques au plafond, lustres et luminaires.


Avez-vous fait beaucoup de travaux ?


On a commencé par rénover la façade pour lui rendre ses couleurs d’origine. Puis on a retrouvé les beaux parquets d’origine qui étaient sous les moquettes et on a rhabillé les murs. À la cave, nous avons encore un très beau vitrail à restaurer.


Habiter dans une telle maison, pur plaisir ou sacerdoce ?


Vivre dans une maison de caractère qui a du cachet, c’était un rêve d’enfant. C’est une joie pour nous, qui sommes passionnés par le patrimoine (1) , mais c’est aussi un vrai choix. Au niveau des coûts des travaux et des factures énergétiques, ce n’est pas toujours réjouissant !


Être propriétaire d’une maison signée Gabriel Pagnerre, ça veut dire quoi pour vous ?


C’est d’abord un plaisir qu’on souhaite partager. Dès le début, on a eu envie de faire connaître Gabriel Pagnerre, resté injustement dans l’ombre. C’est comme ça qu’un collectif d’habitants est né, sous l’œil bienveillant de la petite-fille de l’architecte, qui suit de près ce qu’on fait !


(1). Ils sont aussi derrière Chapelles&Co, l’association qui défend le patrimoine religieux dans la métropole lilloise : www.chapellesandco.com


Voir l'article paru dans le journal La Croix le 24 octobre 2025.