Villas symétriques

 


Contiguës à la Villa Ginko Biloba, ces deux villas aux numéros 174 et 176 de la rue du Général de Gaulle, dites symétriques, sont une des deux seules constructions en miroir de l'architecte Gabriel Pagnerre. 

Il existe une autre double construction, non loin là, rue Poissonnier à Mons-en-Barœul, ainsi qu'un unique exemple avec des maisons en résonance, mais non jointives, place Alexandre Dumas à Lille.

Plus tard en 1929, sur le grand Boulevard, une réalisation originale, la maison isotherme, portera même le nom de Villas jumelées. 

On sait que Gabriel Pagnerre, réfutant l'uniformité, source de monotonie, adorait décliner ses réalisations de façon différente, en jouant sur de nombreux détails et particularités. 

Avec la couleur il ajoute une présence empreinte de gaité à cette rue principale de Mons-en-Barœul. La rue du Faubourg de Roubaix est à l'époque très recherchée par la bourgeoisie lilloise qui désire s'installer au bon air.

Gabriel Pagnerre qui adore ce quartier, puisqu'il y aura ses deux premiers cabinets d'architecture, construit pour une clientèle soucieuse de beauté, de bien être et de confort. 

Cette période d'avant guerre est très riche en production, puisqu'il aura jusqu'à 7 collaborateurs. 


Ces constructions du début du XXème siècle correspondent à la période art nouveau géométrique de l'architecte. Il utilise de la brique vernissée colorée pour rehausser la brique jaune typique des réalisations du littoral et de la flandre, qu'il mélange à des rangées de briques rouges.

La découpe des petits bois dans les différentes ouvertures ajoute à l'aspect global très géométrique appuyé par les élancements des côtés et les arcades des grandes fenêtres.

La construction en retrait, donne plus de relief à la façade, tout en permettant l'installation de jardinets. 

Comme dans d'autres réalisations de la même époque, on retrouve également la volonté de faire disparaître au maximum la toiture. Une tendance qui se magnifiera plus tard à partir de 1928, dans la période moderniste de l'architecte avec le recours aux formes cubiques.


Une des deux maisons, celle au n° 174, possède la première plaque de l'architecte. Parmi les 4 plaques connues de ce type, c'est la seule existante à Mons-en-Barœul, les 3 autres sont à la Madeleine.

Cette plaque en céramique résonne avec un cabochon du même matériau, en forme de fleur, au dessus de la porte d'entrée.

Si l'art nouveau de Gabriel Pagnerre est essentiellement d'inspiration géométrique, comme les réalisations bruxelloises d'Horta et les nancéiennes de Majorelle, on retrouve parfois quelques rares éléments floraux plutôt en adéquation avec les créations parisiennes proches de Guimard.

Par exemple, dans cette même rue la Villa Chèvrefeuille possède de motifs floraux à l'origine de son appelation.