Le parcours « Architectures & paysages » à Mons-en-Barœul a été inauguré le mardi 20 mars 2018.
L’association Eugénies qui a participé à cette réalisation est heureuse de voir le patrimoine architectural reconnu dont celui de Gabriel Pagnerre avec 3 lieux identifiés : Le Vert Cottage (5), La Villa St Luc (8) et La rue Pasteur (14).
Malheureusement assez rapidement de nombreux totems ont disparus, d'une conception sans doute trop fragile pour résister.
EUGENE GABRIEL PAGNERRE
Architecte né en 1874 à Petite-Synthe, décède à Paris en
1939. Adepte de l'Art Nouveau géométrique, proche des styles bruxellois et
nancéen, son œuvre éclectique est très riche avec plusieurs centaines de
constructions privées dans la région septentrionale.
On lui doit aussi quelques
bâtiments publics comme des écoles, un dispensaire, des bains-douches, des ateliers,
des commerces et des cinémas.
Successivement Secrétaire du Syndicat des
Architectes Agréés du Nord de la France, puis Secrétaire du Syndicat Régional
des Architectes, c'est à ce titre qu'il fera venir Le Corbusier à Lille en
1933. Il soutiendra la candidature de Robert Mallet-Stevens au poste de Directeur
des Beaux Arts à Lille.
LE VERT
COTTAGE
Cette
maison familiale et aussi le deuxième cabinet d’architecture monsois de Gabriel
Pagnerre qu’il construit en 1912 dans le style Arts and Crafts. On retrouve l’influence franc-maçonnique dans de nombreux éléments
décoratifs triples.
Elle est
réalisée en béton armé et parpaings en mâchefer, matériaux innovants à
l’époque. Des pavés de verre, au décor stylisé, réalisent des puits de lumière
qui éclairent la Villa entre rez-de-chaussée et étage.
C’est une
œuvre totale. L’architecte y dessine également le mobilier et les vitraux. Ceux-ci, colorés, au décor épuré et parfois moderne, apportent de
superbes clartés à cet intérieur cosy, en privilégiant les tons chauds.
Elle joue ainsi le rôle de vitrine
et de lieu de réception de la clientèle.
VILLA SAINT LUC
Cette villa (n° 202) et sa voisine, dite les Chèvrefeuilles (n° 200) sont typique de
l’Art déco géométrique bruxellois oui nancéien qui s’oppose au style floral parisien de
Guimard.
La construction en recul permet de s’affranchir des règles d’urbanisme
et de jouer sur les volumes de la façade. Les balçons ou le bow-window en sont
les marques les plus évidentes. Vitraux, céramiques et briques vernissées
apportent des touches colorées. De nombreux éléments à base triple, comme les
petits bois des fenêtres ponctuent ces deux réalisations. Gabriel Pagnerre
s’évertue à faire oublier les toitures.
La plaque de la Villa Saint Luc qui a disparu
Il persiste la fixation du totem au sol !
RUE PASTEUR
Au début de cette rue, au n° 18, figure la seule façade
portant la double signature de Gabriel Pagnerre et de Louis Lucien, son père,
témoin d’une collaboration de début de carrière (1903).
La seconde partie de la rue est caractérisée
par des alignements de maisons, réalisées de 1920 à 1925, dans l’esprit
précurseur des HBM (Habitation Bon Marché) de la Loi Loucheur (1927). Ces
bâtisses construites en retrait avec des jardinets, reprennent une idée chère à
l’architecte qui recherche l’agrément visuel autant pour le propriétaire que
pour le passant.
Sur une base intérieure commune, elles sont cependant
déclinées avec des variantes de façades. Sa première réalisation, moderniste et
cubique, qui date de 1925, est visible au n° 74.