Une carte photo argentique, montrant le " Bel Abri " a été publié chez un éditeur de cartes postales (K limited) au Royaume-Uni. Elle montre cette maison située au numéro 10 rue des Prévoyants à Mons-en-Barœul.
Cette construction figure, en 1905, sous la référence cadastrale n° 1529, le long du chemin particulier. A l'époque de sa réalisation, elle se situait sur un terrain très dégagé, ce qui explique ce toit terrasse qui devait fournir une vue tous azimuts assez surprenante.
La maison actuelle a subit des transformations dont l'ajout d'ouvertures, une extension à l'arrière, la modification du jardin d'hiver, la disparition des rambardes au niveau du toit terrasse et du balcon en façade, ainsi que de la belle clôture avec sa cloche.
Certaines spécificités ont permis de penser que cette construction pouvait être due à Gabriel Pagnerre, avec l'influence de son père. L'absence d'une plaque d'architecte (il n'y en a 4 du premier modèle dont une seule à Mons), d'archives, de plans bleus originaux ne permettent pas de conclure formellement, il peut s'agir d'une réalisation d'un architecte proche de la même mouvance.
Les superbes céramiques ont pu être réalisées par l'atelier Delgutte tout proche.
Clichés d'Alain Cadet, Jacques Desbarbieux et Guy Selosse le mercredi 27 octobre 2021 ©
Vues extérieures
La partie avant d'origine
Une fenêtre a été percée sur cette façade au niveau du premier étage, occultée par une persienne en métal laqué blanc, différente des originales en bois, comme les autres ouvertures situées dans l'extension à l'arrière de la maison.
L'entrée de l'habitation dont la porte a été modifiée, faisant perdre la référence à la base triple, qui persiste au niveau de l'imposte qui a été conservée.
La partie droite de l'escalier d'entrée montre une margelle très travaillée
La partie haute de cette fenêtre se termine par un double arc de briques vernissées vertes et d'une céramique, centrée sur une clef de voûte en T qui s'y encastre majestueusement. La débauche de matériau luxueux, évoque une commande de prestige pour cette demeure.
Le pignon d'angle au nord ouest avec ses corbeaux géométriques. On distingue également sur le toit les pierres de la balustrade proches de celles mises en évidence au Mondial Cinéma construit 4 ans plus tard, en 1909.
Un des 2 corbeaux récupérés qui comporte de nombreuses découpes.
Détail des boiseries soutenant l'auvent, à l'avant de l'habitation, sous le balcon disparu.
Des cabochons et des céramiques vernissées ponctuent la façade, avec des mouvements de vagues géométriques
La partie arrière modifiée
Une colonne en béton marque la limite du jardin d'hiver dans la partie arrière de l'habitation dans sa conception originelle. La partie basse comporte le même revêtement en briques jaunes vernissées dans sa partie haute, ponctuées de quelques briques vertes et des briques noires en soubassement.
Sur le toit terrasse, une des pierres de l'ancienne balustrade, dans l'angle de jonction du bâtiment principal avec le jardin d'hiver. On remarque une ouverture masquée avec des briques de remplissage.
Une grille très stylisée au niveau de l'ancien jardin d'hiver
La colonne avec les signes triple à son sommet et à sa base, qui supporte une corniche en angle, dont la partie gauche devait coïncider avec un escalier extérieur menant au toit terrasse. Les réaménagements s'expliquent en constatant les différentes variétés de briques employées.
Vues intérieures
L'entrée vestibule
Dans le vestibule d'entrée, cette porte très originale, astucieusement dessinée et magnifiquement décorée avec des vitraux, donne accès à un espace (wc) situé sous l'escalier. On retrouve un message subliminal avec le triangle franc-maçonique.
La rambarde de la cage d'escalier ajourée, qui débute par une superbe courbe. On y retrouve des découpes similaires à d'autres éléments de l'habitation, apportant une unicité créatrice.
Une des poignées dans le hall d'entrée, vestibule
Les vitraux de la porte sous l'escalier, vue avec et sans transparence
Outre l'accès à l'étage par un escalier d'esprit art nouveau, l'entrée vestibule donne accès au salon salle à manger et à la pièce de service, dont les portes sont agrémentées de vitraux et d'encadrements
Les pièces du rez-de-chaussée
La grande pièce salon - salle à manger
Le salon possède une avancée, avec une triple fenêtre qui comporte des superbes vitraux colorés. Seule la partie médiane à guillotine est ouvrante.
A la partie droite du salon, la cheminée est encadrée de 2 vitrines. A gauche un coin cosy avec une banquette centrale entourée de 2 petits meubles armoires. En 1905, on retrouve étonnement l'influence anglaise, bien longtemps avant l'époque Art and Crafts, du Vert Cottage conçu en 1912.
Le parquet aves ses lattes en pitchpin
Les vitraux
Comme on le retrouve dans d'autres habitations de Gabriel Pagnerre, les motifs d''inspiration géométrique et floral reprennent les 2 tendances de l'art nouveau. Les courbes géométriques sont celles des courant nancéien (de Majorelle) et bruxellois (d'Horta) et les décors floraux ceux du courant parisien (d'Hector Guimard)
Les gouttes d'eau, ou bulles, que l'on retrouve dans les vitraux du Vert Cottage réalisés 7 ans plus tard, en 1912.
Les couleurs chaudes des vitraux sont bien entendu nettement mieux perçues par transparence.
La pièce de service
Communiquant avec une ouverture " passe-plat " cette pièce de service, sans doute l'ancienne cuisine, est contigüe au salon - salle à manger.
L'ancien jardin d'hiver
L'accès arrière de la maison vers la pièce de service, à partir du jardin d'hiver. On découvre, au fond, à travers le passe-plat la salle à manger - salon.
La poutre maîtresse en fonte avec quelques décors de fleurs géométriques
Le plafond du jardin d'hiver possède une partie vitrée comportant une rosace. On retrouve des verres colorés en jaune-orange, vert et bleu.
La partie arrière transformée
L'escalier
L'étage
La chambre principale
La chambre principale à l'avant de l'habitation avec sa double porte donnant sur le balcon disparu
Vue prise depuis la chambre principale montrant l'emplacement de l'ancien balcon
La chambre à l'est
Transformée en salle de bains, cette pièce située à l'est, possède encore son mobilier d'origine
Le garage
Le garage mitoyen a été conçu à la même époque que l'habitation, avec un matériau qui évoque le mâchefer comme au Vert Cottage, au milieu de quelques briques vernissées
Comme de nombreuses constructions de Gabriel Pagnerre cette maison comporte un garage, une réalisation déjà très en avance pour l'époque, avec un emplacement pour 2 voitures et une fosse.